lundi 23 octobre 2017

Redécouvrir les personnes âgées

 Le contact avec les personnes âgées, quand on est encore jeune soi-même, est la plupart du temps une expérience étonnante. 

  
Je me souviens si bien de toutes les fois où j’ai eu la chance de passer du temps avec ma grand-mère, qui était une très vieille dame, et je retrouve la même douceur chaque fois que je parle à une personne très âgée. 

Les personnes âgées, par définition, ont beaucoup vécu. Elles ont donc vu beaucoup de choses. 

Elles sont par nature indulgentes, compréhensives et même, contrairement à ce qu’on pourrait penser, plus optimistes que les personnes plus jeunes. 

Elles savent en effet que le temps arrange tout. Que les pires épreuves finissent par être surmontées. Et les pires souvenirs par s’effacer. Que la mémoire, d’ailleurs, a plutôt tendance à sélectionner les bons moments. Ainsi plus vous remontez en arrière, plus l’époque ancienne vous paraît heureuse (en général, car il y a bien sûr beaucoup d’exceptions). 

Les personnes âgées, souvent, connaissent les vraies valeurs. Elles se rendent compte que les vraies joies sont dans les choses simples. C’est dans les maisons de retraite que la chanson « Prendre un enfant par la main » a connu le plus de succès. 

J’ai longtemps travaillé, avant Santé Nature Innovation, dans des associations. Les personnes les plus généreuses, celles qui nous aidaient le plus, étaient les personnes âgées. Avant l’âge de 70 ans, nous avions très peu de soutiens. Ce n’est qu’à partir de cet âge-là que la plupart d’entre nous comprenons qu’il y a plus de bonheur à aider les autres qu’à dépenser son argent pour ses propres plaisirs. 

Les personnes âgées ont beaucoup de choses à raconter. Ma grand-mère était très bavarde mais ses récits me passionnaient. Elle avait connu la guerre, caché deux petites filles juives dans son grenier, franchi des barrages de soldats allemands avec des provisions cachées sous ses vêtements, créé une maison d’enfants dans les Hautes-Alpes où les petites victimes de la tuberculose venaient pour leur convalescence… Elle voulait nous transmettre son expérience, et je crois que beaucoup de ses petits-enfants en ont profité. 

Je l’écoutais les oreilles grandes ouvertes, bien sûr. Mais d’autres personnes âgées ont au contraire le don d’être à l’écoute, une écoute bienveillante, sans être dans le jugement. Elles s’intéressent authentiquement aux autres, elles se réjouissent qu’on soit là, de pouvoir vous voir et vous entendre. Ce sont des moments rares, propices à la vraie rencontre. 

« Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », dit un proverbe africain. 

Je dois vous laisser, je dois rendre visite à ma maman…



Photo DR
Une maman et son fils…

Jean-Marc Dupuis