dimanche 21 janvier 2018

Le message du Père François

« Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » 
Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. 
Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite. »


Chaque année, du 18 au 25 janvier, les chrétiens sont invités, à se rassembler, pour partager ce qui les fait vivre en chrétiens. En effet, Jésus disait : « On reconnaîtra que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » C’est pour cela que nous sommes obligés de tout faire, pour restaurer l’unité du Corps du Christ.
Le soir du jeudi-saint, Jésus disait à ses disciples : «Que tous soient Un pour que le monde croie » ! Les divisions liées à l’histoire sont désastreuses et empêchent l’accueil de la Bonne Nouvelle. 
Depuis le Concile Vatican II, on a franchi des étapes vers la réconciliation. Hier comme aujourd’hui, nous nous trouvons devant la même interrogation : Pourquoi les chrétiens sont-ils encore divisés ? Il semble qu’au cours des siècles, les réflexes du monde, à savoir : l’égoïsme, l’orgueil, le mépris du faible, la recherche du pouvoir se soient emparés du cœur des hommes, et même des responsables d’Eglises. Les uns et les autres croient posséder la vérité en oubliant leurs limites. Face à cela, le pape François interpellait les cardinaux de la Curie Romaine pour que chaque membre revoit son agir en fonction de l’agir du Christ lui-même. 
Par souci d’unité, à la suite du Pape Paul VI qui a rencontré le patriarche Athënagoras à Jérusalem, le Pape François a rencontré le patriarche Bartholoméus 1er  également à Jérusalem et aussi le patriarche Kirill à Cuba. L’accolade des responsables d’Eglises, manifeste qu’ils sont des frères, animés du même souci d’unité.
Mais à notre époque, avec la violence qui traverse notre monde, les chrétiens d’Orient sont des cibles fragiles, parce qu’ils sont minoritaires : les Coptes d’Egypte, les chrétiens d’Irak, de Syrie, de Palestine etc… 
Malgré la violence et les échecs qui marquent l’histoire des chrétiens, l’Evangile nous rappelle  que l’essentiel est de rester fidèle à l’engagement du baptême. Suivre Jésus, c’est permettre que chacun puisse vivre, se nourrir, s’abriter, se soigner et se cultiver. Ainsi, on permet que chacun puisse apporter son aide à la Paix, à la Justice, à la Dignité, et au Respect de l’autre différent. C’est sur ce terrain que le monde nous attend. Jour après jour, nous sommes appelés à répondre aux cris des hommes et à l’exigence de l’évangile.  
Aujourd’hui, Jésus nous interpelle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Ce sont là les premières paroles  de l’annonce du Royaume. Jésus nous invite à opérer un travail en profondeur, une remise en question de notre façon de vivre, d’être présent et à l’écoute du monde de ce temps. Au fond, Jésus nous demande d’être vrais, d’aller au cœur de nous-mêmes, là où nous prenons les décisions qui nous engagent. C’est dans le cœur de chacun que naissent nos pensées et nos paroles, nos gestes et nos actes. Et chaque fois que l’Homme se met au service de la justice, de la vérité, de la paix et du pardon, nous pouvons reconnaître aussi l’Esprit du Christ à l’œuvre.
-       « Convertissez-vous », c.à.d. mettez-vous en route, comme les bergers vers la crèche, comme les mages venus d’orient, car quelqu’un s’est approché des hommes, une étoile s’est levée !
-       « Convertissez-vous » c.à.d. n’oubliez pas que Dieu prend l’initiative. Ce mouvement de Dieu vers l’homme, nous le retrouvons dans la vie de Jésus qui se met en marche pour aller à Capharnaüm. Jésus enseigne là où les hommes se rencontrent. Il sait que la Bonne Nouvelle peut être diffusée aux quatre coins du monde.
-       « Convertissez-vous ». Il n’y a pas d’œcuménisme sans conversion. Une conversion à Dieu, car plus nous nous approchons de Dieu, plus nous devons servir les Hommes comme des frères.
Ceux qui nous regardent vivre attendent des chrétiens et de tous les croyants un témoignage de fraternité et d’unité. Il est vital que les actes correspondent aux paroles, mais pas à la manière des pharisiens qui : «  disent et ne font pas ! »
Nous pouvons travailler là où nous sommes à l’unité, en commençant par le dialogue qui suppose tolérance, échange et accueil. C’est comme une porte d’entrée qui permet une ouverture, un passage et une meilleure connaissance. Et c’est à cette porte là, que Dieu se fait connaître et nous attend.

François, prêtre retraité