mercredi 14 mars 2018

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon St Jean 12 20–33

« En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glo­rifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi,  quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir. »


Tous les jours les infos nous inondes de violence, de bruits de guerres, de haine et de trafics en tous genres.  Par contre, la nature, nous donne quelques signes de renouveau. Les jours s’allongent, le soleil réchauffe l’atmosphère, le réveil printanier de la nature nous offre un vert tendre accompagné par les premières fleurs et les gazouillis des oiseaux.  Aujourd’hui, au milieu ces contradictions, la Bonne Nouvelle du Christ nous invite à la confiance.
Nous savons très bien que la paix ne tombe pas tout droit du ciel ! Elle naît, elle prend ses racines dans le cœur de tout homme épris de justice et de pardon. Animés par l’Amour du créateur, nous sommes invités par lui, à  l’Amour des autres.                              
Qui de nous, un jour dans son enfance, n’a pas enfoui dans la terre ou sur du coton : un haricot, un grain de blé ou une lentille pour voir ce qui allait se passer ? Et nous étions émerveillés devant l’apparition de cette vie nouvelle, si frêle et si tendre. Ainsi nous avons pu observer que la vie traverse la mort. Nous cherchons à observer et à nous émerveiller mutuellement par la force de la nature.                                                                                                                                              Dans l’évangile de ce jour, les Grecs de passage à Jérusalem voulaient également voir Jésus de près. Beaucoup parlaient de lui avec  admiration. Ils interrogent Philippe, qui en parle à André. Ensemble, ils vont voir Jésus. Et Jésus répond à leur curiosité en disant que : le Chemin de Vie qui s’ouvre devant lui, passe par la mort et mène à la libération de Pâques ! « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit… » Jésus utilise cette parabole du grain en terre, pour bien manifester que son choix de marcher vers Jérusalem et vers la mort, n’est pas une fantaisie, ni une volonté de sacrifice, c’est un passage obligé pour déboucher sur une vie nouvelle.
Aujourd’hui, nous sommes comme les Grecs qui interrogent les apôtres pour en savoir plus sur l’originalité de Jésus. Nous avons besoin les uns des autres pour progresser ensemble, que ce soit dans la vie de la société ou dans la vie spirituelle. Dès qu’on se met ensemble pour partager et chercher ce qu’il  a de meilleur face aux difficultés qui nous marquent. On est toujours surpris des transformations possibles.
Dans notre marche vers Pâques, à la suite de Jésus, il importe de ne pas oublier tous ceux qui peinent sous les multiples fardeaux. Tous ceux qui se trouvent au bord de la détresse et qui n’arrivent plus à donner sens à leur existence. Rongés par le cancer, le sida, la mort d’un être cher, on est vite brisé par la dureté de la vie. Jésus en circulant sur les routes de Palestine, s’est dépensé sans compter pour guérir, pour apaiser les souffrances, offrir des chemins nouveaux de paix et de réconciliation. Par-là, il voulait témoigner à tous les souffrants d’hier et d’aujourd’hui, sa proximité, sa compréhension, et sa tendresse.                                                                                              
Quand les événements de la vie déchirent nos projets les plus généreux, quand nous sommes affrontés à des difficultés énormes, que ce soit en famille, à l’école, sur les chantiers de nos vies ; quand nous avons du mal à assumer nos contradictions, Jésus  invite chacun à prendre des risques. A se donner comme lui se donne, pour que grandisse la vie ensemble. Ouvrons nos cœurs à ceux qui luttent contre la maladie, l’exclusion, la solitude, le vieillissement. Là encore, Jésus est proche de ceux qui peinent. Il nous comprend et veut nous sauver du désespoir. Ayant passé lui-même par le chemin de la souffrance et de la mort, Jésus est en capacité de nous comprendre et de nous aider. A la suite du Christ, soyons des semeurs d’espérance et de paix.
            L’Eglise de France, engagée avec le CCFD- Terre Solidaire dans le développement des peuples, veut témoigner concrètement de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Notre communauté qui participe à la campagne de Carême et organise la collecte, rejoint ainsi les milliers d’autres communautés engagées au même moment dans la même démarche de solidarité.
Chrétiens, nous savons que la résurrection de Jésus est Vie, Bonne Nouvelle, pour  tous les peuples. Lorsque reculent la faim, la misère, l’analphabétisme, et toutes les formes d’injustices, c’est la Bonne Nouvelle du Christ qui retentit chez les pauvres et annonce la Paix. En participant à la collecte du CCFD-Terre Solidaire, nous unissons nos efforts à ceux des peuples pauvres qui construisent leur avenir et leur bonheur. Soyons à leurs côtés pour que naisse et renaisse sans cesse une paix durable et partagée par tous, comme Jésus nous la donne.

François, prêtre retraité


Prochaine homélie PAQUES !